Fiches de métiers

   Renforcer la culture de la prévention 

 

  L'AFTIM Bossons Futé est une association loi 1901 reconnue d'utilité publique.  

 

 

 

                                                                                                       

Archéologue

FICHE METIER BOSSONS FUTE N°326

ROME : K2402 CITP-08 : 2632 INSEE : 342e -342f - 342g - 342h - 351a

1. INTITULES SYNONYMES OU APPARENTES

  • Technicien de fouilles, archéologue, chercheur en sciences humaines.

2. DEFINITION

  • Le travail archéologique consiste à fouiller (creuser) le terrain afin de dégager des structures archéologiques. Son but est de repérer et d’analyser les traces d’occupations humaines anciennes, afin de les dater et d’en comprendre l’organisation.
  • Les archéologues peuvent travailler dans le secteur privé (fondations …) ou dans le secteur public.

3. FORMATION - QUALIFICATION

  • L'activité est exercée le plus souvent par des personnes hautement qualifiées de niveau 6 ou 7 : Licence Sciences Humaines et Sociales – mention Histoire / Archéologie, Master Sciences Humaines et Sociales – mention Histoire / Archéologie, Doctorat
  • Elle peut également s’exercer sans diplôme par bénévolat (uniquement les fouilles encadrés par l’Etat). Les fouilles peuvent amener à une VAE ou VAP pour valider un niveau au sein d’une université.

4. ACTIVITE PRINCIPALE

4.1. LIEUX D'ACTIVITE

  • Les opérations archéologiques s’exercent la plupart du temps à l’extérieur, en toute saison. Elles peuvent se dérouler dans un contexte urbain, péri-urbain ou rural (archéologie préventive/programmée). Mais également dans les milieux aériens et sous-marins.
  • Selon le de compétence professionnelle et le niveau de responsabilité dans le chantier une partie du travail peut être consacrée à des tâches administratives à la structure de rattachement : institut de recherche public ou privé, enseignement supérieur, musée d'histoire naturelle, associations.

4.2. DESCRIPTION DE L'ACTIVITE

  • Le travail archéologique consiste à fouiller (creuser) au moyen de divers outils dans des terrains variables : sables, argiles, terre végétale, gravats…
  • Le nettoyage des terrains ou structures consiste à racler la terre les recouvrant.
  • Les terres sont ensuite évacuées.
  • Il peut aussi s'agir de prélèvement de carotte de forage pour faire une datation par dendrochronologie.
  • Le travail comprend également l’enregistrement des éléments découverts par prise de note et dessin.
  • Le mobilier archéologique destiné à l’étude est transporté par caisses au point de dépôts.
  • Par ailleurs l'archéologue peut :
    • Encadrer des équipes
    • Concevoir et conduire des projets de recherche
    • Rechercher des financements

4.3. MACHINES ET OUTILS UTILISES

  • Sur le terrain :
    • terre
      • Bêche, houe, pioche, piochon, pelle, truelle
      • Seaux, brouettes
      • Truelle, binette
      • Papier millimétré
      • Matériel de relevé : mètre ruban, théodolite, appareil photo
      • Parfois engins de chantier
    • En mer :
      • Scaphandre à pied lourd
      • Matérielle d’écriture étanche
      • Sonar à balayage latéral, multi-faisceaux
      • Magnétomètre
      • Pénétrateur de sédiment
      • Engins télécommandés (ROVs)
      • Mini sous-marin
    • En altitude (aérien)
      • Images satellites
      • Images prisent d’avions/drones
  • Travail de recherche :
    • Base de données
    • Microscopes
    • Appareil de datation au carbone 14
    • Thermoluminescence-mètre
    • Dendrochronologimètre...
  • Travail administratif : matériel de bureautique et de communication

4.4. PRODUITS ET MATERIAUX UTILISES OU RENCONTRES

  • Terre, sable, argile, débris divers, herbe

4.5. PUBLIC ET RELATIONS SOCIALES

  • Pouvoirs publics (commune, départent, région, état)
  • Membres de l'équipe
  • Société civile (exploitant des terrains, constructeurs...)
  • Bénévoles
  • Contact avec le public selon les chantiers

4.6. EXIGENCES PARTICULIERES

  • Bonne résistance physique
  • Intégrité ostéo-articulaires
  • Sens de l'organisation
  • Minutie
  • Patience

4.7. TRAVAILLEURS HANDICAPES

  • Sous réserve d’en avoir les capacités professionnelles l’emploi pourrait être accessible à des travailleurs présentant des difficultés d'audition et/ou d'élocution.

5. ACTIVITES POUVANT ETRE ASSOCIEES

  • Travail de post-fouille : traitement du mobilier : Cette activité comprend le lavage (nettoyage à l’eau avec une brosse de chaque objet ou fragment d’objet), le recollage et le dessin des objets découverts. Cette activité occasionne la manutention de caisses de mobilier (poids jusque 25 kg).
  • Travail de communication :
    • Assurer des visites, des conférences
    • Participer à des expositions
    • Publier des travaux

6. DANGERS

7.1. ACCIDENTS DU TRAVAIL

  • Ils sont surtout liés aux travaux de fouilles :
    • Chutes de plain-pied et entorses lors des déplacements sur le terrain
    • Lumbagos et troubles articulaires dus à l’utilisation des outils (pelle, pioche, rasette)
    • Chocs avec le godet de la pelle mécanique
    • Enfouissement partiel ou total (effondrements de parois)
    • Accidents liés à l’explosion d’engins de guerre
    • Aggressions

6.2. AMBIANCES ET CONTRAINTES PHYSIQUES

  • Pour les opérations archéologiques qui se déroulent en plein air, les archéologues et techniciens de fouille sont soumis aux conditions climatiques : pluie, froid, vent, orages, soleil, chaleur.
    Les contraintes posturales importantes et l’utilisation de matériel tel pioches ou pelles exposent les techniciens à des pathologies mécaniques type TMS.
    Les archéologues et techniciens sont également confrontés au bruit, lors des phases de décapage de l’emprise (intervention d’engins de terrassement : pelle mécanique, bull, trax, tracto-benne…)
    Enfin, les dégagements de structures archéologiques rendent le sol inégal.
  • Pour les activités administratives les archéologues sont exposés aux contraintes du travail sur écran

6.3. AGENTS CHIMIQUES

  • Les archéologues et techniciens n’utilisent pas de produits chimiques lors des opérations. Par contre, ils sont exposés aux produits chimiques contenus dans le sol, suite à des pollutions.
  • Les opérations en milieu rural peuvent être source d’exposition aux produits phytosanitaires lors des épandages réalisés par les exploitants des parcelles jouxtant l’emprise de la fouille

6.4. AGENTS BIOLOGIQUES

  • Certaines interventions particulières peuvent générer une exposition importante à des agents pathogènes : fouilles en milieux souillés (anciens squats, stations d’épuration), fouilles de sépultures, fouilles de latrines.
  • Pathologies liés au contact avec la terre et/ou les eaux usées : tétanos, poliomyélite, typhoïde, hépatite A, peste
  • Pathologies liées au contact avec des animaux (zoonoses) : charbon, leptospirose, tularémie, maladie de Lyme, ornithose psittacose, brucellose
  • Pathologies liées au contact avec le sang (seringues) : hépatite B, hépatite C, VIH.

6.5. CONTRAINTES ORGANISATIONNELLES ET RELATIONNELLES

  • Déplacements jusqu’au chantier de fouille (grands déplacements : éloignement familial)
  • Charge mentale génératrice de stress d'autant plus élevé pour les cadres du fait de leur responsabilité dans la sécurité des personnels, de leur implication scientifique et de leur obligation à respecter des délais de plus en plus contraignants.

7. RISQUES POUR LA SANTE

7.1. MALADIES PROFESSIONNELLES

  • Tableau n°57 RG : Affections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures de travail
  • Tableau n°79 RG : Lésions chroniques du ménisque

7.2. AUTRES MALADIES LIEES A L'ACTIVITE PROFESSIONNELLE

  • Toues les pathologies consécutives au stress

8. SURVEILLANCE MEDICALE

8.1. REGLEMENTATION DU SUIVI INDIVIDUEL DE L’ETAT DE SANTE DU TRAVAILLEUR

  • Pour les salariés du secteur privé le suivi est défini par le code du travail Art L 4121-1, L 4622-2 et R Art R 4624-10 à R 4624-45-9. Les salariés sont classés en 3 catégories en fonction du poste et de l’état de santé et bénéficient :
    • Soit d’une visite d’information et de prévention (VIP) assurée par un professionnel de santé en l’absence de risque spécifique
    • Soit d'un suivi individuel adapté (SIA) en cas d’exposition à des agents biologiques de groupe 2 ou de travail de nuit ou de problème de santé
    • Soit d’un suivi individuel renforcé (SIR) assurée par le médecin du travail en cas d’exposition aux rayonnements ionisants, aux agents biologiques de groupe 3 et 4 et aux agents CMR
  • Les travailleurs non salariés ne bénéficient pas d'un suivi médical réglementaire mais peuvent se faire suivre par leur médecin référent.

8.2. CONTENU DU SUIVI INDIVIDUEL 

  • Clinique: Visite médicale ou visite d'information et de prévention (VIP) assurée par un professionnel de santé et comportant
    • Un interrogatoire portant sur les antécédents médicaux et professionnels, 
    • Un examen clinique standard portant notamment sur l'état cutané, respiratoire, musculosquelettique avec un examen approprié de la vue,
    • Un test d’évaluation de la charge mentale
    • Des conseils de santé et sécurité, etc....
  • Examens complémentaires si nécessaire
  • Contrôle de la réalisation des vaccinations 
  • Suivi post-professionnel: néant
  • Dossier médical
    • La tenue d'un dossier médical est obligatoire. Ce dossier peut être consulté par le salarié.
    • Il doit contenir les informations :
      • Sur les postes occupés et les risques liés à ces postes
      • Le résultat des visites médicales et des examens complémentaires
    • Pas de durée réglementaire de conservation du dossier médical mais la prescription en matière de responsabilité médicale est de dix ans à compter de la date de consolidation d'un dommage éventuel

9. NUISANCES POUR L'ENVIRONNEMENT EXTERIEUR

  • Bruit
  • Exhumation de produits dangereux (matériel de guerre, produits toxiques...)
  • Gêne à la circulation du fait du balisage du chantier,
  • Retard dans les projets d'aménagement des lieux

10. ACTIONS PREVENTIVES

10.1. INDICATEURS D'AMBIANCE ET METROLOGIE

  • Température, hygrométrie, empoussièrement en cas de travail en milieu confiné

10.2. PREVENTION COLLECTIVE

  • Balisage
  • Garde-corps
  • Escaliers ou rampes d’accès
  • Cheminements en caillebotis
  • Blindage ou aménagement des terrassements (talus, paliers)

10.3. PREVENTION INDIVIDUELLE

  • Casque et vêtements haute visibilité (phases de décapage)
  • Gants
  • Vêtements de protections (manches longues)
  • Sous-vêtements polaires
  • Vêtements de pluie
  • Casquette saharienne / chapeau
  • Chaussures de sécurité (brodequins) ou bottes de sécurité
  • Lunettes
  • Masque anti-poussières
  • Combinaison jetable + masque à cartouches (intervention sur site pollué)
  • Bouchons ou casque anti-bruit

10.4. FORMATION - INFORMATION - SENSIBILISATION

  • Formation générale à la sécurité
  • Formation « PRAP »
  • Formation SST
  • Formation à la conduite d’engins (mini-pelle)

11. REGLEMENTATION

11.1. TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES

CODE DU PATRIMOINE : Livret 5 : l'archéologie

  • Art L510-1 à L546-7
  • Art R510-1 à R546-14
  • Arrêté du 7 février 2022 portant définition des données scientifiques de l’archéologie et de leurs condition de bonne conservation

CODE DU TRAVAIL

 

11.2. RECOMMANDATIONS

  • R255 Protection du personnel travaillant dans les tranchées étroites

11.3. NORMES

  • Voir les normes en vigueur pour le travail sur écran

11.4. CONVENTIONS COLLECTIVES

  • Selon l'entreprise en cas de contrat de droit privé

12. BIBLIOGRAPHIE

Les formations

  • Qualification de niveau 6 : LICENCE - Histoire de l'art et archéologie - RNCP24432
  • Qualification de niveau 7 : MASTER - Archéologie, sciences pour l'archéologie - RNCP31490

Le métier

  • ROME Les fiches métiers. K2402 Recherche en sciences de l'univers, de la matière et du vivant. (Pôle emploi) (2009)
  • Classification Internationale Type des professions (CITP-08) : 2632 Sociologues, anthropologues et assimilés. (O.I.T.) (2008)
  • Classification INSEE des professions (PCS 2003) : 342e Chercheurs de la recherche publique - 342f Directeurs et chargés de recherche de la recherche publique - 342g Ingénieurs d'étude et de recherche de la recherche publique - 342h Allocataires de la recherche publique - 351a Bibliothécaires, archivistes, conservateurs et autres cadres du patrimoine (Fonction publique). (INSEE) (2003)
  • Archéothéma ( Hors-série numéro 5 – juin-juillet 2012)
  • Textes et documents pour la classe (Bimensuel>N°1058>15juin2013)

Les risques et les préventions

13. ADRESSES UTILES

  • Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP)

REDACTION

  • AUTEURS : Gaëlle Ozenfant (conseillère Sécurité Prévention) (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives Nord-Picardie), Olivier Boyer (enseignant-chercheur) (67)
  • DATE DE CREATION : Octobre 2010
  • RELECTEURS : Etudiants  BUT HSE1 à l’IUT Besançon-Vesoul 70000 : Cardaire Louis ; Darrieux Paul 
  • DERNIERE MISE A JOUR : Janvier 2023

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