Fiches de dangers

   Renforcer la culture de la prévention 

 

  L'AFTIM Bossons Futé est une association loi 1901 reconnue d'utilité publique.  

 

 

 

                                                                                                       

Travail à l'étranger

FICHE DE DANGER BOSSONS FUTE N°145

Mots clés : détachement, expatriation, mission à l’étranger, pathologie tropicale, terrorisme,

I. CONTEXTE

1.0. GENERALITES

  • On estime que 2.000.000 de français travaillent à l’étranger. Les missions exercées à l’étranger peuvent revêtir plusieurs formes :
    • missions longues avec possibilité d’un départ en famille
    • partage du temps entre activité en France et activité à l’étranger, l’activité à l’étranger pouvant concerner le même pays ou une succession de pays différents
    • missions courtes, plus ou moins fréquentes et plus ou moins prévisibles (négociation de contrats, expertises...)
  • Le problème des travailleurs étrangers exerçant en France est traité dans la fiche de danger salariés qui viennent de rentrer en France.

1.1. NATURE DES DANGERS

Les dangers sont de 3 ordres :

  • Dangers liés aux conditions géographiques et politiques :
    • conditions climatiques particulières : pays chaud, pays froids,  humidité et intempéries du travail en mer
    • pathologie infectieuse : liées à l’eau et aux aliments, à l’environnement, à des vecteurs (moustiques ..), ou transmises par voie interhumaine (respiratoire..) ou par des réservoirs animaux.
    • difficultés d’accès aux soins : manque d’équipement sanitaire local
    • agressivité de la population locale : manque de compréhension, enlèvement, attentats
  • Dangers liés aux conditions de travail et de logement :
    • travail intellectuel et/ou administratif permettant le logement dans des hôtels confortables, voire en appartement ou villa personnelle
    • ou travail technique dans l’arrière-pays : relevés topographiques, prise d’échantillons, entretien du matériel...avec éventuellement logement chez l’habitant ou habitat collectif sur site, manque de confort : casernement, travail en brousse
    • déplacements en véhicule et hébergement précaire
  • Dangers liés au déracinement:
    • barrière linguistique rendant la communication avec le personnel local difficile et facteur de méprise
    • barrière culturelle pouvant conduire soit au mépris de la culture autochtone, soit à une tentative d’assimilation
    • isolement affectif avec risque de conduites addictives, de conduites sexuelles à risque
    • réinsertion professionnelle en métropole pouvant être difficile :
      • pour des raisons personnelles : la découverte d’autres horizons, l’enrichissement culturel, la relativisation des valeurs occidentales peuvent entraîner un certain décalage de pensée avec le reste de la communauté nationale
      • pour des raisons professionnelles : le retour dans l’entreprise peut être difficile à supporter s'il y a perte d’autonomie et d’indépendance, déception des postes proposés au retour

Autres dangers pouvant être associés :

  • Risques liés aux transports : avion, bateau, véhicule tout terrain, hélicoptère, nacelle de transbordement, marche à pied
  • Risques spécifiques des métiers exercés

1.2. PROFESSIONS EXPOSEES : Sont particulièrement concernées les professions suivantes :

  • Armée et service civil
  • Artistes et personnel du spectacle
  • Cadres des multinationales
  • Enseignants
  • Journalistes, reporters, photographes
  • Médecins et personnel des ONG et organismes humanitaires
  • Négociants, éleveurs
  • Personnel diplomatique
  • Personnel du secteur agricole
  • Personnel du bâtiment et des travaux publics
  • Personnel du commerce international
  • Personnel des organismes internationaux
  • Personnel des organisations non gouvernementales
  • Personnel de la recherche et de l'extraction des ressources naturelles
  • Personnel des transports internationaux
  • Pompiers sauveteurs internationaux
  • Sportifs professionnels de haut niveau
  • Technicien du nucléaire

II. DOMMAGES

2.1. DOMMAGES SUR LA PERSONNE (Effets sur)

 2.1.1. Accidents du travail 

  • Agression, enlèvement, attentat
  • Accidents de transport
  • Blessures par animaux : piqûres, morsures, traumatismes
  • Brûlures, coup de soleil, coup de chaleur
  • Gerçures, gelures, hypothermie

2.1.2. Maladies professionnelles

2.1.2.1. Régime général

  • Tableau n°7 RG : Tétanos professionnel
  • Tableau n°18 RG : Charbon
  • Tableau n°19 RG : Spirochétoses (à l'exception des tréponématoses)
  • Tableau n°24 RG : Brucelloses professionnelles
  • Tableau n°28 RG : Ankylostomose professionnelle
  • Tableau n°40 RG : Maladies dues aux bacilles tuberculeux et à certaines mycobactéries atypiques : Mycobacterium avium/intracellulaire, Mycobacterium kansasii, Mycobacterium xenopi, Mycobacterium marinum, Mycobacterium fortuitum
  • Tableau n°45 RG : Infections d'origine professionnelle par les virus des hépatites A, B, C, D et E
  • Tableau n°46 RG : Mycoses cutanées
  • Tableau n°53 RG : Affections dues aux rickettsies
  • Tableau n°54 RG : Poliomyélite
  • Tableau n°55 RG : Affections professionnelles dues aux amibes
  • Tableau n°56 RG : Rage professionnelle
  • Tableau n°68 RG : Tularémie
  • Tableau n°76 RG : Maladies liées à des agents infectieux ou parasitaires contractées en milieu d'hospitalisation et d'hospitalisation à domicile
  • Tableau n°77 RG : Périonyxis et onyxis
  • Tableau n°80 RG : Kératoconjonctivites virales
  • Tableau n°86 RG : Pasteurelloses
  • Tableau n°87 RG : Ornithose-psittacose
  • Tableau n°88 RG : Rouget du porc (Erysipéloïde de Baker-Rosenbach)
  • Tableau n°92 RG : Infections professionnelles à Streptococcus suis
  • Tableau n°96 RG : Fièvres hémorragiques avec syndrome rénal dues aux agents infectieux du groupe hantavirus

2.1.2.2. Régime agricole

2.1.3. Autres maladies : Certaines peuvent être des maladies reconnues en accident du travail ou en maladie professionnelle.

2.1.3.1. Maladies tropicales (voir en annexe 1)

2.1.3.2. Autres pathologies

  • Troubles du sommeil lié au décalage horaire
  • Maladies transmises par voie sexuelle (VIH, Chlamydia, gonocoque, syphilis)
  • Alcoolisation, toxicomanie
  • Maladie des transports : mal de mer, mal de l’air, mal des montagnes, baro-traumatisme des plongeurs, maladie thrombo-embolique
  • Aggravation ou apparition des allergies aux poussières et produits locaux
  • Décompensation d’une pathologie préexistante
  • Burn out
2.2. DOMMAGES SUR L'ENVIRONNEMENT (Effets sur)
  • Perturbation du milieu naturel qui peut entrainer des perturbations de l’écosystème (exploitation des richesses du sous-sol, pollutions liées à l’industrialisation .. ;)
  • Perturbation des us et coutumes de la population  qui peut retentir sur la vie politique : revendications sociales, ou à l’inverse rejet des expatriés

2.3. CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES

  • Coût liés à la présence des expatriés et à leur sécurisation Normal 0 21 false false false MicrosoftInternetExplorer4
  • Coûtliés aux atteintes contre les équipements
  • Coût liés aux conséquences des actions menées contre le pays ou la société d'origine
  • Transferts de technologie au bénéfice du pays d'accueil

III. DONNEES JURIDIQUES ET NORMATIVES

3.1. PARAMETRES

  • Détachement : le salarié détaché est celui qui est employé par une entreprise française et envoyé à l'étranger pour le compte de celle-ci, pour une durée limitée. L’entreprise d’accueil détient un pouvoir d’autorité sur le salarié, mais le salarié conserve son contrat de travail d'origine et continue à bénéficier de la sécurité sociale française. Le détachement peut être prévu par un avenant au contrat de travail ou par une lettre de mission
  • Mise à disposition internationale. cette forme de prêt de salariés se rencontre surtout à l'intérieur de groupes de sociétés. Le salarié est mis à la disposition d'une société étrangère du groupe. Le contrat de travail initial est suspendu, le temps de la mission à l'international. Il reprend effet à la fin de la mission. A son retour, le salarié est normalement reclassé par son employeur habituel.
  • Expatriation
    • L'expatriation correspond aux cas du salarié
      • recruté spécialement pour travailler à l'étranger, avec un contrat de travail soumis au droit français,
      • ou envoyé à l'étranger par son employeur français pour une période indéterminée, avec un contrat de travail de doit français,
      • ou avec un contrat de droit local. Le contrat local est soumis au droit du travail du pays d'exercice de l'activité. Le salarié, titulaire d'un contrat local, bénéficie des mêmes droits que les autres salariés qui travaillent dans le pays. Il relève de la protection sociale de ce pays.
    • Au sens du code de la Sécurité sociale française, tout salarié envoyé à l'étranger sans être détaché possède le statut d'expatrié. L’expatrié ne cotise pas à l’assurance maladie française (sauf en cas d’adhésion à la Caisse des Français de l'Étranger) et ne bénéficie pas d’une couverture sociale.

3.2. REGLEMENTATION

3.3. OBLIGATIONS

  • De l'employeur
    • Mettre à jour le contrat de travail : Tout salarié, relevant du droit du travail français ou d'un autre pays de l'Union européenne (UE), envoyé par son employeur à l'étranger, doit disposer d'un contrat de travail écrit. Ce contrat doit contenir certaines informations dès lors que la mission à l'étranger dépasse 1 mois.
      • Les informations obligatoires sont les suivantes :
        • l'identité des parties,
        • le lieu du travail, ou s'il n'est pas fixe ou prédominant, le principe que le salarié travaille à divers endroits et le siège ou le domicile de l'employeur,
        • le titre, le grade, la qualité ou la catégorie d'emploi du salarié ou sa fonction,
        • la date de début du contrat,
        • s'il s'agit d'un contrat de travail temporaire, sa durée prévisible,
        • la durée des congés payés,
        • le préavis à respecter par le salarié et l'employeur en cas de rupture du contrat
        • les éléments sur le salaire (composition, versement, devise servant au paiement, avantages en nature et en espèces),
        • la durée de travail journalière ou hebdomadaire normale,
        • si nécessaire, les références à la convention collective ou l'accord collectif applicable,
        • la durée de la mission à l'étranger,
        • si besoin, les conditions de rapatriement du salarié.
      • Certaines clauses sont par ailleurs recommandées. Il s’agit
        • de l'objet du contrat,
        • de la période d'essai
        • de la couverture sociale
        • des conditions de réintégration à l'issue de la mission à l'étranger,
        • de la reprise de l'ancienneté passée à l'étranger,
        • des conditions de rupture du contrat
        • de la loi nationale applicable au contrat,
        • du juge compétent en cas de conflit
    • Assurer ses salariés y compris ceux détachés à l'étranger ou expatriés contre le risque de non-paiement des sommes qui leur sont dues en exécution du contrat de travail, en cas de procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire. Art L 3253-6 et 8 du Code du travail
    • Assurer ses salariés contre le risque de privation d'emploi  y compris les travailleurs salariés détachés à l'étranger ainsi que les travailleurs salariés français expatriés. Art L 5422-13 du code du travail
  • De l’Etat français
    • Droit à l’allocation temporaire d’attente au retour en France (allocation chômage) Article R5423-20 et R5423-21 du Code du travail :
  • Du salarié
    • S’assurer de ses droits en fonction de son statut
    • Régler sa situation administrative
    • Faire établir les documents nécessaires à son départ (vaccinations, passeport, permis de séjour .. )
    • Prévoir les assurances complémentaires pour lui et éventuellement sa famille

IV. EVALUATION

4.1. METROLOGIE

o       Type de contrat

o       Durée de l’absence de France  

o       Condition de vie locale : climat, logement, déplacements sur site, isolement, risques spécifiques …

4.2. BASES DE DONNEES

o       Situation socio-économique du pays

o       Informations concernant le suivi des travailleurs expatriés revenus …

V. PREVENTION

5.1. TECHNIQUE

o       Mise à disposition de locaux adaptés à la tâche

o       Mise à disposition d’équipements, de machines et de matériel adaptés à la tâche

5.2. ORGANISATIONNELLE

  • Avant le départ :
    • Il serait souhaitable que l'entreprise prévoit pour ses salariés appelés à se déplacer :
      • un bilan de santé auprès de la médecine du travail
      • du temps pour leur permettre la mise à jour des vaccinations
      • des conditions de transport et de logement confortables
      • de la documentation sur le pays d'accueil
      • une assurance soins et rapatriement
    • Par ailleurs devraient être définies :
      • les modalités et le montant du versement du salaire et des primes éventuelles (en France, dans le pays d'accueil)
      • les modalités de prise en charge des déplacements, du logement
      • les conditions du retour
    • Un certificat d'aptitude à l'expatriation peut être prévu par le pays d’accueil, se renseigner
    • Bien entendu le dossier technique professionnel doit être prêt tôt pour être maitrisé avant le départ.
  • Pendant le voyage et le séjour
    • Le maintien des relations professionnelles et/ou amicales peut permettre de lutter contre les troubles éventuels du déracinement
  • Au moment du retour, prévoir
    • Un temps de réadaptation suffisant entre deux missions
    • Un contrôle médical
    • Un suivi de la réadaptation à la métropole

5.3. PREVENTION HUMAINE

5.3.1. Formation - information - sensibilisation

  • Sur la culture et l’économie du pays d’accueil
  • Sur les risques sanitaires dans le pays d'accueil et leur prévention
  • En cas de déplacement, se renseigner sur la réglementation de la conduite automobile, les zones à risque
  • Sur les moyens de protection et les mesures de sécurité à utiliser liés à l'activité

5.3.2. Suivi medical    

  • La visite médicale : Elle est indispensable pour s'assurer de l'absence de contre-indications médicales aux voyages et au séjour.
    • Avant le départ :
      • Vérifier l'état vaccinal
      • S'assurer de l'absence de contre-indication au transport aérien : le cas échéant, bilan ORL, état cardio-vasculaire dont l’état veineux prédisposant à une maladie thrombo-embolique (prévoir une contention veineuse)
      • Evaluer l'état général pour éviter une décompensation médicale sur place, bilan dentaire conseillé
      • Prescrire une prophylaxie antipaludéenne si nécessaire
      • Rappeler la nécessité d'avoir une prescription des traitements nécessaires pour la durée du séjour
    • Au retour :
      • Evaluer le retentissement du séjour sur la santé (bilan médical et psychologique)
      • Dépister une pathologie infectieuse (examens sanguins et des selles)
      • S’assurer de la poursuite d’une prophylaxie antipaludique
  • Les examens complémentaires
    • Un bilan de santé est conseillé après 50 ans : électrocardiogramme, radiographie thoracique, épreuve d'effort, spirométrie, audiométrie, bilan biologie sanguin et urinaire, éventuellement des dépistages de cancers (colon par hémoccult ou coloscopie, prostate par dosage de PSA ou examen clinique, sein par une mammographie et/ou une échographie)
    • Un résultat de sérologie VIH est exigé par certains pays pour entrer ou résider sur leur territoire
  • Les  vaccinations
    • Le calendrier vaccinal français de l’adulte prévoit : diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite, hépatites A et B, rougeole, oreillons, rubéole
    • Selon le voyage prévoir : fièvre jaune (un certificat de vaccination valide est exigé par certains pays pour l’entrée ou le transit y compris aéroportuaire), typhoïde, rage
    • Si un travail rural est prévu sont envisageables : encéphalite à tiques, et encéphalite japonaise
  • Un suivi post professionnel peut être à prévoir en fonction des métiers

5.3.3. Mesures individuelles (Selon les pays)

  • Avant le départ
    • Débuter la prophylaxie antipaludéenne adaptée aux zones de résistance
    • Préparer sa trousse à pharmacie : pansements antiseptiques locaux, désinfectants pour l'eau, médicaments anti tourista, produits répulsifs anti-moustiques, moustiquaire...
    • Emporter un résumé de son dossier médical et ses médicaments en quantité suffisante
    • Prévoir une ordonnance pour le renouvellement en cas de perte ou de vol
    • Prévoir des crèmes de protection (soleil, froid, intempéries)
  • Le voyage en avion
    • Négocier une place au centre de gravité de l'avion
    • Adapter sa tenue vestimentaire au pays d'accueil (avec en bagage à main un vêtement chaud complémentaire si nécessaire)
    • Privilégier les vêtements amples et les chaussures larges
    • A bord, prendre une alimentation légère, éviter l'alcool, boire beaucoup de liquide
    • Faire de la marche ou des mouvements des pieds et des jambes pour favoriser la circulation veineuse
    • Dormir en cas de voyage de nuit
    • A l'arrivée, se synchroniser sur l'heure locale et prévoir une longue nuit de repos la première nuit
  • Pendant le séjour
    • S'immatriculer auprès du consulat de France territorialement compétent
    • Protéger sa peau contre le soleil, le froid : crème, lunettes, chapeau, vêtements adaptés
    • Eviter de sortir la nuit et se protéger contre les piqûres : produits répulsifs, vêtements clairs fermés aux poignets et aux chevilles
    • Changer de linge quotidiennement en privilégiant le coton ou le lin dans les pays chauds, le coton, la soie, la laine dans les pays froids
    • Repasser les vêtements séchés en plein air avant de les porter dans les pays chauds (pour limiter le risque de myiase)
    • Dans les pays chauds, porter des chaussures légères mais fermées pour éviter les blessures des pieds, les secouer avant de les mettre pour en retirer d’éventuels insectes ou scorpions ; dans les pays froids, porter des chaussures ou des bottes fourrées, des gants fourrés éventuellement doublés de soie
    • Eviter toute baignade en eau douce en pays tropical et les baignades en mer sans surveillance
    • Se laver les dents avec de l'eau filtrée et désinfectée
    • Se laver les mains avant et après le repas et après passage aux toilettes, utilise une solution hydro-alcoolique pour se désinfecter les mains
    • Manger des aliments bien cuits (bouillis, frits ou rôtis à cœur), limiter l'apport calorique dans les pays chauds
    • Couvrir les plats pour éviter les mouches
    • Ne pas consommer des fruits ou de légumes crus non lavés avec de l’eau potable ou les peler soi-même
    • Ne boire que de l'eau décapsulée devant vous, ne pas consommer de glaçons ni de glaces artisanales
    • Surveiller l'état du linge et de la literie, ouvrir le lit avant d'y entrer
    • Dormir sous une moustiquaire imprégnée d’insecticides
    • Privilégier les déplacements avec un chauffeur
    • Utiliser des préservatifs
  • Au retour
    • Laver soigneusement son linge
    • Consulter son médecin pour s’assurer de son état de santé
    • Terminer la prophylaxie antipaludéenne

5.3.4. EPI

o       A prévoir en quantité suffisante

o       Adaptés en fonction de la tâche

VI. REFERENCES

6.1. JURIDIQUES : DIRECTIVES, LOIS ET REGLEMENTS

6.2. RECOMMANDATIONS - NORMES

6.3. BIBLIOGRAPHIE ET SITOGRAPHIE

  • Médecine tropicale Marc Gentilini, Eric Caumes et al. 6ème édition 2012. Flammarion

AUTEURS : Benjamin Wyplosz, (Responsable du Centre de vaccinations internationales du CHU Bicêtre) (94) (benjamin.wyplosz@bct.aphp.fr.) ; Laurence Toumanoff (Préventeur) , Anne-Marie Robert (médecin du travail) (54) , Pierrette Trilhe (médecin du travail retraitée) (37)

DATE DE CREATION : Juillet 2005
DERNIERE MISE A JOUR : Février 2014

Pour toute remarques et proposition de corrections, joindre : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

VII. ANNEXES

Annexe 1 : RISQUES SANITAIRES LIES AUX DEPLACEMENTS EN ZONE TROPICALE

1 - MALADIES TRANSMISIBLES

1.1 Transmission interhumaine par voie aérienne

La plupart des infections respiratoires et des pneumopathies (grippe, tuberculose), certaines méningites (celles à méningocoque), ainsi que d’autres infections (rougeole, oreillons) sont transmissibles par voie aérienne surtout à l’occasion des grands rassemblements, de promiscuité et des conditions de vie précaires.

1.2. Transmission interhumaine à l'occasion de la consommation de produits contaminés avant ou au cours de préparations alimentaires

  • Maladies virales
    •   (Hépatite A et hépatite E) : contamination à partir de personnes en incubation ou malades, de personne à personne ou par l'absorption d'aliments ou d'eau d'eau ou de coquillages souillés
    • Virus entériques (norovirus, entérovirus) : contamination à partir de personnes en incubation ou malades, de personne à personne ou par l'absorption d'aliments ou d’eau
  •  Maladies bactériennes
    • Dysenterie bacillaire (shigelloses) : contamination directe des aliments par portage du germe sur les aliments par un sujet atteint de dysenterie bacillaire
    • Salmonellose (dont la typhoïde) : contamination directe des aliments ou par un sujet malade ou porteur sain de salmonelle
    • Staphylocoque doré : contamination directe des aliments ou par un sujet atteint d’une infection à staphylocoque
    • Listériose : contamination principalement à partir de charcuterie ou de fromages, y compris de provenance industrielle
  • Maladies parasitaires : vers, protozoaires, champignons et ectoparasites
    • Oxyures : contamination par absorption d'œufs d'oxyures présents dans la literie, les poussières ou les aliments crus contaminés par le malade
    • Amibiase et giardiase: contamination par l'absorption de kystes éliminés par les porteurs sains qui ont souillés l'eau ou les aliments
    • Teigne (champignon), gale (ectoparasite), poux de tête, de corps ou pubiens (ectoparasites

1.3.Transmission par les insectes, soit directement par piqûre, soit parce qu’ils parasitent un animal, soit comme vecteur passif

  • Par des moustiques : paludisme (plasmodium), arbovirose (fièvre jaune, dengue, chikungunya, West Nile virus, encéphalites, fièvre de la vallée du Rift), filaires lymphatiques
  • Par des phlébotomes : leishmaniose viscérale (Kala azar), cutanée (bouton d’orient), ou cutanéo-muqueuse, arbovirose (Toscana virus)
  • Par des mouches : maladie du sommeil (trypanosomiase africaine), filaire (Loa Loa, onchocercose), myiases (larves de mouches), dirofilaire
  • Par des poux de corps : rickettsie (typhus exanthématique),  fièvre récurrente cosmopolite (borrelia), bartonellose (fièvre des tranchées)
  • Par les tiques : rickettsiose (fièvre boutonneuse méditerranéenne, fièvre des montagnes rocheuse, fièvre africaine à tique), borréliose (fièvre récurrente à tiques), fièvre Q Coxiella) encephalite à tiques, maladie de Lyme, fièvre hémorragique de Crimée-Congo (Bunyavirus)
  • Par les punaises : maladie de Chagas (trypanosomiase américaine)
  • Par les puces : typhus murin (rickettsie), peste (Yersinia), bartonellose
  • Par des acariens : typhus des broussailles (rickettsiose)

1.4. Transmission par l’eau ou le sol par voie cutanée et/ou digestive

  • L’eau et le sol peuvent contenir des agents infectieux qui vont contaminer l’homme soit par pénétration directe à l’occasion d’une plaie, soit par absorption d’un hôte intermédiaire présent qui va finir son développement dans l’organisme humain.
  • Ce peut être :
    • Des virus :
      • Hépatite A ou E (eaux polluées par les déjections de malades atteints)
      • Virus entériques dont la poliomyélite,
    • Des bactéries
      • Tétanos (terre contaminée par des spores de Clostridium tétani)
      • Gangrène gazeuse (terre contaminée par des spores de Clostridium perfingens)
      • Choléra (eau polluée par des déjections humaines),
      • Salmonelloses et fièvre typhoïde (eau contaminée, lait contaminé, contact avec des déjections humaines),
      • Leptospiroses (eau polluée par des déjections de rats contaminés),
      • Bactéries entériques (sol pollué) ou hydriques (Aeromonas Vibrio)
      • Légionellose (contamination par aérosols d'eau chaude contaminés par la bactérie)
    • Des vers :
      • Ankylostome (pénétration transcutanée de larves présentes dans l’eau ou la boue)
      • Anguillulose (pénétration transcutanée de larves présentes dans l’eau ou la boue),
      • Bilharziose (bain en eau douce contaminée)
      • Larva migrans cutanée
      • Toxocarose
      • Tungose (sol contaminé par des déjections de chiens ou de chats)
    • Des protozoaires :
      • Amibiase (eaux ou sols pollués par la forme kystique de l’amibe)
      • Cryptosporidiose (présente dans l’eau)
      • Microsporidiose
      • Giardiase
      • Cryptococcose (levures dans les déjections d’oiseaux et dans les eucalyptus)
      • Histoplasmose (spore dans le sol)
      • Coccidioïdomycose (spores dans le sol)

1.5. Transmission par les animaux

  • Les animaux peuvent être source d’infection par contamination directe (morsure, griffure, léchage) ou indirecte (déjection contenant des agents infectieux)
  • Maladies parasitaires
    • Ascaris : contamination par absorption de larves contaminant l'eau et/ou les végétaux
    • Trichine : contamination par la consommation de viande animale crue (salaison) ou insuffisamment cuite contenant des kystes
    • Tænias : contamination en consommant de la viande insuffisamment cuite
    • Tænia bothriocéphale : contamination par absorption de poisson contaminé
    • Distomatose : contamination par consommation de cresson sauvage ou en provenance de cressonnières contaminées par des déjections de bétail (bœuf ou mouton
    • Toxoplasmose : contaminationpar ingestion d’aliments souillés par des selles de chat, consommation de viande insuffisamment cuite
    • Echinococcose : ingestion de baies contaminées par l’urine de renard
    • Hydatidose : ingestion de viande contaminée insuffisamment cuite
    • Teignes dermatophytes : contact avec des animaux malades
    • Giardiase : contact avec des animaux malades ou des porteurs sains
    • Toxocarose : contact avec des déjections canines ou félines (par le sol)
  • Maladies bactériennes
    • Fièvre Q (coxiellose)
    • Brucellose : contamination à partir d’un animal malade ou par consommation de lait cru ou de fromage frais artisanaux
    • Tularémie : contamination par contact direct avec des animaux malades sauvages (gibier, lièvres, renards, rongeurs, chiens, chats), ou aérosol, ou piqûre de tique infectée)
    • Salmonelle (œufs ou volailles), Yersinia, Campylobacter
    • Rouget de porc (contact direct, maladie professionnelle)
    • Maladie des griffe du chat : (morsure ou griffure)
    • Sodoku et steptobacillose (contact avec les rats)
    • Tuberculose bovine : contamination par le lait de bovin malade (exceptionnel)
  • Maladies virales
    • Rage : morsure, griffure ou lechage
    • Grippe aviaire : volailles malades ou mortes
    • Infection à Coronavirus : contact avec des mammifères
    • Encéphalites : contact avec des chauve-souris

2 - ATTEINTES LOCALES - INTOXICATIONS - EMPOISONNEMENTS

2.1. Nuisances occasionnelles : piqûres ou infestations avec réactions locales

  • Piqures d’ectoparasites prurigineuses : puces, poux de tête, de corps ou pubiens (morpions), aoûtas ou rougets, tiques, gale
  • Dermatite végétale (poison d’Ivry)
  • Myiases (contamination par des larves de mouches) par piqûre ou contact, tungose (puce-chique)
  • Sangsues (contamination aquatique)
  • Pentastomoses : linguatulose (contact avec des chiens parasités ou des abats de moutons ou de chèvres), orocéphalose (contact avec de la bave ou consommation de chair mal cuite de serpent)

2.2. Empoisonnement par contact cutané avec certains animaux venimeux

  • Coelentérés responsables d’urticaires de contact et de troubles généraux : anémones de mer et méduses, physaliées
  • Mollusques : le venin des conidés est responsable d’une réaction inflammatoire locale et de signes généraux graves
  • Arthropodes : ils sont dangereux par leur piqûre ou leur morsure
    • Arachnides : scorpions, araignées (lactrodectes, mygales, ctènes, lycoses), acariens
    • Myriapodes
    • Insectes :
      • Les piqûres de la plupart des ectoparasites, des mouches, et des moustiques, ne sont pas dangereuses, mais ces insectes peuvent être les vecteurs de certains germes.
      • Les piqûres des hyménoptères (abeilles, guêpes, frelons) peuvent entrainer des œdèmes locaux et généraux parfois très graves.
      • Certains insectes peuvent induire des dermites de contact : cantharides, papillonites.
  • Poissons : vives, poissons-zèbres, poissons-scorpions, poissons-pierre, raies, sont équipés d’épines dans lesquelles sont logées des glandes à venin entrainant des blessures très douloureuses et parfois mortelles
  • Serpents :
    • Les aglyphes comme les couleuvres ne possèdent pas de crochet mais leur salive est venimeuse.
    • Les opisthoglyphes sont des couleuvres avec crochets très postérieurs (couleuvre méditerranéenne, serpent liane africain).
    • Les protéroglyphes ont des crochets antérieurs avec une gouttière à venin. les hydrophilidés sont marins. Les élapidés sont terrestres. Parmi eux les mambas, les cobras (Naja d’Extrême-Orient, serpent cracheur d’Afrique), les serpents corail d’Amérique.
    • Les solénoglyphes sont les serpents les plus dangereux car ils possèdent deux crochets antérieurs percés d’un canal à venin et protractés lors de la morsure : les vipéridés (vipère du Levant, vipère des sables, vipère à corne, vipère à écailles en scie, vipère du Gabon, vipère heurtante, vipère rhinocéros) ; les crotalidés sont surtout américains (serpent à sonnettes, fer de lance des Antilles). Leurs venins ont soit un effet neurotoxique de type paralysant soit un effet hémorragique. Les morsures sont souvent nécrosantes.

2.3. Intoxication par consommation de produits mal préparés ou impropres à la consommation (voir fiche risque alimentaire)

  • Intoxication grave par le Gonyaulax à l’occasion de la consommation de certains mollusques nourris avec
  • Les signes sont le plus souvent neurologiques avec état général altéré.
  • Butulisme par ingestion de conserves ménagères ou de charcuteries contaminées par Clostridium botulinum
  • Intoxications par ingestion d’aliments crus ou mal cuits contaminés par des toxines bactériennes : staphylocoque doré, Clostridium perfringens, Bacillus cereus
  • Intoxication par consommation des poissons vénéneux (plus de 500 espèces le sont !)
    • soit parce que leur sang, leurs gonades, leurs œufs, leur laitance sont toxiques
    • soit parce qu’ils se sont nourris avec des herbes ou des poissons contaminés par des algues bleues microscopiques qui fabriquent une toxine thermostable (ciguatera), ou par du planton toxique (mytilotoxine des moules)
    • soit parce qu’ils contiennent de l’histamine quand ils sont avariés (scombridés : thon , maquereaux...)
    • soit parce que leur chair est toxique.
    • Les signes sont le plus souvent neurologiques avec état général altéré.
  • Intoxications par des poisons végétaux :
    • Champignons
      • champignons vénéneux : amanites, entolomes, lépiotes
      • champignons parasites des céréales : ergot de seigle (ergot de seigle = claviceps purpurea)
      • toxines mycéliennes des parasites de l’arachide (aflatoxine d’Aspergillus flavus), du riz (lutéoskyrine de pénicillium islandicum) , des patates douces (Fusarium japonicum)
    • Lathyrisme par ingestion de gesses : légumineuses fourragères peut-être moisies
    • Maladie de Mac Leod par ingestion de graine d’oeillette du Mexique mélangées avec des graines de moutarde
    • Végétaux susceptible d’élaborer de l’acide cyanhydrique : manioc cru, haricot de Java, pois de Madagascar, de Lima, du Cap, feuilles du laurier-cerise, noyaux de certains fruits
    • Végétaux à action hypoglycémiante : fruit d’un euphorge (ackee)
    • Intoxication à la pyrrolizine présente dans le sénécio et le crotalaria
    • Autres : ivraie, latex du manenillier, ricin, coton, ignames, datura
  • Intoxications par contamination chimique des aliments :
    • Fongicides, pesticides (organomercuriels, dérivés chlorés du benzène)
    • Sels de mercure contaminant poissons et crustacés
    • Triorthocrésyl-phosphate des huiles de vidange frauduleusement utilisées pour les conserves de sardines

2.4. Autres intoxications

  • Intoxications aux produits phytosanitaires par absorption accidentelle (respiratoire, cutanée ou digestive)
  • Intoxications domestiques (gaz, pétrole...)
  • Intoxication par l’eau contaminée par du cyanure présente dans certaines nappes phréatiques