Fiches de dangers

   Renforcer la culture de la prévention 

 

  L'AFTIM Bossons Futé est une association loi 1901 reconnue d'utilité publique.  

 

 

 

                                                                                                       

Nitrosoguanidine (CMR)(SIR)(Pénibilité)(SPP)

FICHE DE DANGER BOSSONS-FUTE N°140

Mots clé :

  • Noms français : Methyl-1 nitro-3 nitroso-1 guanidine ; Méthylnitrosoguanidine ; N-méthyl-N'-nitro-N-nitrosoguanidine
  • Noms anglais : 1-METHYL-1-NITROSO-3-NITROGUANIDINE ; GUANIDINE, 1-METHYL-3-NITRO-1-NITOSO-
  • CAS : 70-25-7 ; EINECS : 200-730-1 ; Index 612-083-00-6
  • Cancérogénicité
    • CLP : Cancérogène de catégorie 1B
    • CIRC : Cancérogène de catégorie 2A

1. CONTEXTE

1.1. NATURE DES DANGERS

  • Le 1-méthyl-3-nitro-1-nitrosoguanidine  est un produit chimique instable qui réagit violemment avec l'eau. Il peut exploser en cas d'impact. C'est un produit hautement inflammable. L'hydrolyse alcaline libère des gaz toxiques et explosifs.
  • La formule moléculaire brute est C2H5N5O3
  • C'est une poudre jaune à cristaux roses. Son poids moléculaire est de 147,72. Le point de fusion est de 118° C (244° F). Il se décompose au dessus de 212°F. Elle doit être conservé congelée en dessous de 32°F dans des bouteilles en polyéthylène hermétiquement fermées et placé dans une boite métallique.
  • Explosif par chauffage dans un récipient clos
  • Il réagit violemment avec l’eau
  • Toxique :
    • Exposition aigüe : par inhalation, à minima de catégorie IV
    • Exposition chronique : pour le milieu de catégorie II
  • CMR

1.2. PROFESSIONS EXPOSEES

  • Industrie
    • Fabrication et conditionnement de nitrosoguanidine
    • Production en faibles quantités au cours de diverses opérations industrielles
  • Laboratoires de
    • génie génétique
    • biologie cellulaire
    • recherche en mutagénèse ou cancérologie

2. DOMMAGES

2.1. DOMMAGES SUR LA PERSONNE (EFFETS SUR)

2.1.1. Généralités

  • La pénétration du chrome chez les travailleurs peut se faire par inhalation, absorption ou contact cutané
  • Les effets peuvent être
    • Immédiats 
      • Contact avec la peau: Il peut y avoir irritation et rougeur au site de contact.
      • Contact avec les yeux: Il peut y avoir irritation et rougeur. Les yeux peuvent s'abreuver abondamment.
      • Ingestion: Il peut y avoir douleur et rougeur de la bouche et de la gorge. Nausées et estomac. Une douleur peut survenir. Il peut y avoir des vomissements
      • Inhalation: Il peut y avoir une irritation de la gorge avec une sensation d'oppression dans la poitrine.
    • Retardés : apparition de tumeurs cérébrales pouvant entrainer un glioblastome
  • Les conséquences : Une fois le danger écarté ou éliminé, les effets peuvent être :
    • réversibles : à la suite d’une intoxication aigüe (contact avec les yeux, peau)
    • ou irréversibles : apparition de cancer après exposition supérieure à 6 mois.

2.1.2. Accidents du travail. Ils sont la conséquence des effets immédiats

  • Inhalation : Irritation de la gorge et bronchique
  • Projection cutanée ou muqueuse (oeil) : Brûlures
  • Ingestion : Douleurs de la bouche et du tractus digestif

2.1.3. Maladies professionnelles

  • Régime général
    • Tableau 85 RG : Affection engendrée par l'un ou l'autre de ces produits : N-méthyl N-nitroN- nitrosoguanidine ; N-éthyl N-nitro N-nitrosguanidine ; N-méthyl N-nitrosourée ; N-éthyl N-nitrosourée : Glioblastome
  • Régime agricole : non concerné

2.1.4. Autres dommages sur la personne

2.2. DOMMAGES SUR L'ENVIRONNEMENT (EFFETS SUR)

  • En cas de libération ou de dispersion accidentelle, ces produits peuvent présenter un risque immédiat ou différé pour une ou plusieurs composantes de l’environnement (la faune et la flore). Une attention toute particulière sera portée à la gestion et au rejet des déchets. On doit s’assurer que les règles de protection de l’environnement soient correctement respectées.
  • Toxique pour les organismes aquatiques et peut entrainer des effets néfastes à long terme.        

3. DONNEES JURIDIQUES ET NORMATIVES

3.1. PARAMETRES

  • Mentions de danger
    • H228: Matière solide inflammable
    • H315 : Provoque une irritation de la peau
    • H319 : Provoque une sévère irritation des yeux
    • H332 : Nocif par inhalation
    • H335 : Peut irriter les voies respiratoires
    • H350 : Peut provoquer le cancer
    • H411 : Toxique pour les organismes aquatiques, entraine des effets néfastes à long terme.
  • Conseils de prudence
    • P201 : Se procurer les instructions avant utilisation
    • P210 : Tenir à l’écart de la chaleur / des étincelles / des flammes nues / des surfaces chaudes. – Ne pas fumer
    • P301 + P310 : EN CAS D’INGESTION : appeler immédiatement un CENTRE ANTIPOISON ou un médecin
    • P305 + P351 + P338 : EN CAS DE CONTACT AVEC LES YEUX : rincer avec précaution à l’eau pendant plusieurs minutes. Enlever les lentilles de contact si la victime en porte et si elles peuvent être facilement enlevées. Continuer à rincer.
    • P308 + P313 : EN CAS d’exposition prouvée ou suspectée : consulter un médecin
  • Pictogrammes de danger
    • SGH02 : facilement inflammable, extrêmement inflammable
    • SGH07 : irritant
    • SGH08 : toxique, très toxique, nocif, irritant
    • SGH09 : dangereux pour l’environnement

3.2. REGLEMENTATION

La 1-méthyl-3-nitro-1-nitrosoguanidine dispose d'une classification harmonisée réglementaire obligatoire selon le règlement CLP.

3.3. OBLIGATIONS

  • Pour toute activité susceptible de présenter un risque d'exposition à des agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction, l'employeur doit procéder à une évaluation des risques encourus pour la sécurité et la santé des travailleurs. Cette évaluation doit être renouvelée périodiquement, notamment à l'occasion de toute modification importante ou avant une activité nouvelle.
  • Les résultats de l'évaluation des risques sont consignés dans le document unique.
  • En fonction de l'exposition un compte pénibilité doit être ouvert

4. EVALUATION

4.1. METROLOGIE

  • Pas d'information

 4.2. BASE DE DONNEES

  • Pas d'information

5. PREVENTION

5.1. PREVENTION TECHNIQUE COLLECTIVE

  • Travail en vase clos lorsqu'il est possible
  • Aspiration des vapeurs, des brouillards et des poussières à la source
  • Substitution de l'agent chimique dangereux par un agent non ou moins dangereux, quand elle est possible
  • Vérification périodique des installations et des dispositifs de sécurité
  • Moyens de secours et de lutte contre l'incendie adaptés

 5.2. PREVENTION ORGANISATIONNELLE

  • Appliquer des méthodes de travail et des procédures appropriées,
  • Réduire au minimum la durée et l'intensité de l'exposition
  • Délimiter et signaler les zones à risques
  • Réduire au minimum le nombre de travailleurs exposés avec mise en place d'une signalisation pour limiter l'accès aux zones dangereuses
  • Mettre en place d'une signalisation pour le port des équipements de protection individuelle
  • Réduire au minimum la quantité d'agents chimiques sur le lieu de travail pour le type de travail concerné
  • Interdire de boire, manger, fumer sur le lieu de travail
  • Etablir un plan de prévention en cas d'intervention d'une entreprise extérieure

 5.3. FACTEUR HUMAIN

5.3.1. FORMATION - INFORMATION - SENSIBILISATION

  • L'employeur doit organiser la formation à la sécurité et l'information des travailleurs susceptibles d'être exposés à l'action d'agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction.
  • Remise au salarié d'une fiche de poste et d'un livret d'accueil incluant la sécurité
  • Formation aux premiers secours
  • Formation incendie
  • Formation à l'utilisation des équipements de protection individuelle
  • Information sur la nécessité d'une hygiène rigoureuse : Eviter tout contact avec la peau, les yeux et les vêtements. Se laver les mains avant les pauses et après manipulation

5.3.2. SUIVI MEDICAL

  • 5.3.2.1. Visite médicale
    • Le produit étant cancérogène le salarié exposé doit bénéficier d'un suivi individuel renforcé (SIR) avec une visite préalable à l'affectation au poste et des visites de suivi individuel renforcé (VSIR) qui ne doivent pas excéder 4 ans avec une entretien infirmier intermédiaire qui doit être réalisée dans les 2 ans
    • Contenu
      • Visite d'embauche : éviter d'exposer les sujets ayant des prédispositions génétiques aux cancers
      • Visites périodiques : recherche de lésions cutanées, oculaires, nasales, digestives et respiratoires et neurologiques
  • 5.3.2.2. Examens complémentaires
    • Etude de la fonction rénale et de la fonction hépatique, bilan neurologique.
  • 5.3.2.3. Dossier médical
    • Pour l'exposition à des substances cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction
      • Les informations communiquées par l'employeur concernant le poste de travail
      • Les dates de début et de fin d'exposition
      • La survenue ou l'absence d'expositions accidentelles connues
      • La date de mise en place des moyens de surveillance automatisés et le résultat de ces contrôles
      • Les dates et résultats des examens médicaux complémentaires pratiqués
    • Conservation du dossier médical pendant au moins 50 ans après la fin de la période d'exposition
  • 5.3.2.4. Suivi post-individuel
    • Informations caractérisant l'exposition à recueillir par le médecin du travail prévus article R. 4412-54 du code du travail, comprenant notamment 
      • les informations communiquées par l'employeur au médecin du travail en application du troisième alinéa de l'article D. 4161-1
      • Les dates et les résultats des examens médicaux complémentaires pratiqués.
    • Contenu du suivi post professionnel
      • Une consultation médicale spécialisée en neurologie tous les deux ans

 5.3.3. PREVENTION INDIVIDUELLE

  • Port de protections individuelles dont l'employeur doit s'assurer et qu'elles sont effectivement portées et qu'elles ne sortent pas de l'établissement : vêtements de protection, gants, lunettes de protection, masques
    • Protections respiratoires (masque facial)
    • Protection des yeux : porter des lunettes anti-éclaboussures chimiques et un écran facial pour protéger les éclaboussures et les vapeurs chimiques
    • Protection de la peau et du corps : revêtement anti-feu / ignifuge (de préférence en matériau antistatique)
    • Pantalon long
    • Chaussures fermées en caoutchouc ou en cuir
  • Respect des procédures de sécurité
  • Hygiène individuelle

5.4. AUTRES MESURES

5.4.1. Mesures à prendre en cas de rejet accidentel

  • Précautions individuelles
    • Porter une protection respiratoire.
    • Éviter la formation de poussière.
    • Éviter de respirer les vapeurs, les brouillards de pulvérisation ou les gaz.
    • Assurer une ventilation adéquate.
    • Enlever toute source d'ignition.
    • Evacuer le personnel vers des endroits sûrs.
    • Éviter l'inhalation de la poussière.
  • Précautions pour la protection de l'environnement
    • Eviter un déversement ou une fuite supplémentaire, si cela est possible sans danger.
    • Empêcher le produit de pénétrer dans les égouts.
    •  Tout déversement dans l'environnement doit être évité.
  • Méthodes et matériel de confinement et de nettoyage
    • Balayer et enlever à la pelle.
    • Contenir et collecter le matériel répandu à l'aide d'un aspirateur antistatique ou d'une brosse humide et le placer dans un conteneur pour l'élimination conformément aux règlementations locales
    • Conserver dans des récipients adaptés et fermés pour l'élimination.
    • Contenir le déversement, ramasser avec un aspirateur avec protection électrique ou par brossage-humide et transférer dans un conteneur pour une élimination conforme aux réglementations locales

 5.4.2. Mesures de lutte contre l'incendie

  • Condition d'inflammabilité́
    • Inflammable en présence d’une source d’allumage, due au frottement ou à la chaleur résiduelle.
    • Tenir à l’écart de la chaleur/étincelles/feu/surface chaude.
    • Défense de fumer.
  • Moyens d'extinction appropriés
    • Utiliser de l'eau pulvérisée, de la mousse résistant à l'alcool, de la poudre sèche ou du dioxyde de carbone.
  • Equipement de protection spécial pour le personnel préposé à la lutte contre le feu
    • Porter un appareil de protection respiratoire autonome pour la lutte contre l'incendie, si nécessaire.

6. REFERENCES

6.1. JURIDIQUE : DIRECTIVES, LOIS ET REGLEMENTS

6.1.1.TEXTES PHARES

  • Directive n° 2006/121/CE du Parlement européen et du Conseil du 18 décembre 2006 et rectificatif modifiant la directive 67/548/CEE concernant le rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et administratives relatives à la classification, l'emballage et l'étiquetage des substances dangereuses afin de l'adapter au règlement (CE) n° 1907/2006 concernant l'enregistrement, l'évaluation et l'autorisation des substances chimiques ainsi que les restrictions applicables à ces substances (REACH), et instituant une agence européenne des produits chimiques(JOUE n° L 396 du 30 décembre 2006)
  • Règlement (CE) n° 1272/2008 du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2008 relatif à la classification, à l'étiquetage et à  l'emballage des substances et des mélanges modifiant et abrogeant   les directives 67/548/CEE et 1999/45/CE et modifiant le règlement (CE) n° 1907/2006(JOUE n° L 353 du 31 décembre 2008) - Règlement CLP
  • La liste des produits CMR selon le SGH est consultable dans l’annexe VI tableau 3.2 du règlement CLP (1272/2008) qui fait plus de 2000 pages !!!!
  • Règlement (UE) 2016/425 du Parlement européen et du Conseil du 9 mars 2016 relatif aux équipements de protection individuelle et abrogeant la directive 89/686/CEE du Conseil (JOUE L81 du 31 mars 2016,P. 51).

6.1.2. CODE DU TRAVAIL

  • Article R4411-6 du Code du travail : substances et préparations dangereuses
  • Article R4412-41 du Code du travail : fiche d'exposition

6.1.3. AUTRES TEXTES

    • Art L138-29 du code de la sécurité sociale sur la Pénibilité et D 138-28
    • Art L461-1 à 8 du code de la sécurité sociale sur les maladies professionnelles
    • Annexe à l'article D.461-1 du Code de la Sécurité sociale. Liste des maladies ayant un caractère professionnel dont la déclaration est obligatoire pour tout docteur en médecine qui peut en avoir connaissance (Numéro d'ordre 24 : Chrome et ses composés)
    • Article D461-25 du Code de la Sécurité sociale. Exposition aux agents cancérogènes durant l'activité salariée - Suivi post professionnel fixant le mode-type d'attestation d'exposition et les modalités d'examen dans le cas du suivi post professionnel : annexe 1 et annexe 2 modifié par l'arrêté du 6 décembre 2011 (JO du 15 décembre 2011)
    • Arrêté du 28 février 1995 modifié et son annexe II pris en application de l'article D. 461-25 du code de la sécurité sociale fixant le modèle type d'attestation d'exposition et les modalités d'examen dans le cadre du suivi post-professionnel des salariés ayant été exposés à des agents ou procédés cancérogènes.

6.2. RECOMMANDATIONS – NORMES

  • Normes européennes
    •  NF ISO 374-1 de février 2017 et suivantes sur les gants de protection contre les risques chimiques

6.3. BIBLIOGRAPHIE & SITOGRAPHIE

REDACTION

  • AUTEURS : Médecins du travail de l'AMI (75), Nicole Motsch (médecin du travail) (AMETIF) (95), Pierrette Trilhe (médecin du travail retraitée)(37)
  • DATE DE CREATION : novembre 2001
  • RELECTEURS : Axel GOES et Cyril BOUDIN (étudiants L3 SSE – UPJV Amiens)
  • DERNIERE MISE A JOUR : mars 2017

Pour toute remarque et proposition de corrections, joindre : This email address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it.

 

 

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