Fiches de dangers

   Renforcer la culture de la prévention 

 

  L'AFTIM Bossons Futé est une association loi 1901 reconnue d'utilité publique.  

 

 

 

                                                                                                       

Eclairage - Ambiance lumineuse (Archives)

FICHE DE RISQUE BOSSONS FUTE N°30

1. INTRODUCTION

  • La vision est parmi les cinq sens le plus sollicité dans les activités professionnelles. En effet si l'oeil perçoit un très petit spectre parmi les radiations électromagnétiques cette perception lui permet la reconnaissance des formes et des couleurs, et participe à l'évaluation du mouvement et des distances.
  • L'activité humaine s'exerce dans des lieux divers soumis à des variations climatiques et d'ensoleillement. L'être humain n'a pas la possibilité de voir la nuit. Pour compenser les variations naturelles et permettre la poursuite de l'activité un éclairage artificiel est souvent nécessaire.
  • En outre dans les sociétés industrielles où la vie n'est plus rythmée par l'alternance du jour et de la nuit mais par la nécessité d'assurer une production continue quelles que soient les latitudes et les conditions climatiques le recours à un éclairage artificiel peut être permanent pour certains salariés.

2. PROFESSIONS EXPOSEES

  • Toutes les professions nécessitent le recours à un éclairage artificiel mais certaines plus que d'autres.
  • Certaines sont constantes, c'est le cas des travailleurs de l'ombre : égoutiers, mineurs de fond, ateliers de développement photographique, travailleurs de nuit (vigile, transport, production en X8, permanencier).
  • D'autres sont liés aux variations saisonnières ou climatiques : hiver, orage.
  • D'autres sont liés aux contraintes architecturales et/ou organisationnelles : bureaux aveugles, bureaux trop vitrés.

3. DESCRIPTION - EVALUATION DU RISQUE

  • Pour exercer correctement son activité professionnelle le salarié doit pouvoir disposer d'une quantité et d'une qualité de lumière adaptées à sa tâche.
  • La quantité d'éclairage ou éclairement est évalué en lux : c'est la puissance lumineuse reçue par une surface (un lux = 1 lumen/m2)
    • Le Code du travail (article R4223-4) indique les quantités minimales requises pendant la présence du personnel dans les lieux :
      • Voies de circulation intérieure : 40 lux
      • Escaliers et entrepôts : 60 lux
      • Locaux de travail, vestiaires, sanitaires : 120 lux
      • Locaux aveugles affectés à un travail permanent : 200 lux (sont considérés comme aveugles les locaux ne disposant pas de fenêtres donnant sur l'extérieur ou les zones situées à plus de 6 mètres d'une fenêtre)
      • Zones et voies de circulation extérieures : 10 lux
      • Espaces extérieurs où sont effectués des travaux à caractère permanents : 40 lux
  • Par ailleurs l'éclairage doit être adapté à la tâche car il est variable selon le type d'activité demandé. Le code du travail fixe des valeurs seuils qui sont inférieures à celles fixées par l'Association française d'éclairage.

 

  Code du travail AFE
Terminal d'ordinateur   300 lux
Travail de bureau 200 lux 300 lux
Bureau de dessin, mécanographie 300 lux  
Mécanique fine, gravure, dessin difficile, couture 400 lux 1000 lux
Mécanique de précision, électronique fine, contrôles 600 lux  
Tâches très difficiles dans l'industrie et les laboratoires 800 lux  

 

  • La qualité de l'éclairage est le plus souvent en rapport avec luminance ou brillance de la source qui s'exprime en candela/m2. Pour une activité visuelle confortable l'éclairage doit :
    • Eviter l'éblouissement direct, qu'il provienne de la lumière naturelle (luminance du soleil = 240 000 cd/m2) ou des luminaires. Les tubes fluorescents ont des luminances moyenne de 6000 cd/m2 alors que celle des lampes à incandescence est de 20000 cd/m2
    • Eviter l'éblouissement indirect produit par la réflexion de la lumière sur une surface réfléchissante ce qui est souvent le cas des surfaces brillantes ou sombre
    • Eviter les ombres portées sur le plan de travail
    • Utiliser une composition spectrale de la lumière adaptée à la tâche :
      • blanc chaud < 3500° K (lampes à incandescence)
      • blanc neutre > 3500° K < TC < 5000° K
      • blanc froid > 5000° K (lumière naturelle) souvent associé à des éclairements > 500 lux
      • Un bon rendu des couleurs peut compenser la baisse du niveau d'éclairement.
    • Assurer un équilibre des luminances dans le champ visuel. Le code du travail prévoit que le rapport des luminances entre la zone de travail et l'éclairement général doit être compris entre 1 et 5 (article R4223-6) du Code du travail)
  • Les risques liés aux conditions d'éclairage sont variables en fonction de la qualité ou de la quantité de lumière.
    • Un éclairage inadapté peut entraîner :
      • une baisse de l'acuité visuelle
      • une diminution du champ visuel
      • une baisse de la vision du relief
      • une baisse de la vision des couleurs
    • Un éclairage inadapté constitue une source importante de fatigue pour les salariés : fatigue oculaire en raison des efforts à fournir par l'oeil pour discerner les détails, ou au contraire se protéger des éblouissements, fatigue intellectuelle pour acquérir, comprendre et analyser les perceptions, fatigue physique entraînée par les contractures de posture.
    • C'est pourquoi :
      • Les éclairages insuffisants ou trop violents sont des sources potentielles d(accidents par mauvaise perception des obstacles (et ses risques de chutes) ou mauvaise perception des informations (entraînant des erreurs de manipulation...)
      • Les éclairages spécifiques et les alternances de variations d'éclairage et demandent un temps d'adaptation plus long qu'une lumière naturelle ou adaptée pour la réalisation d'une activité.
    • Enfin :
      • Le travail en éclairage artificiel entraîne une perte des repères temporo-spatiaux.
      • Un éclairage inadapté dans un espace avec pollution spécifique est une source d'explosion ou d'incendie.

4. RISQUES POUVANT ETRE ASSOCIES

Tous les risques inhérents à l'activité humaine peuvent être associés aux risques liés à l'éclairage. Parmi quelques-uns on peut citer ceux liés :

  • à la circulation au sein d'une entreprise
  • à la conduite sur route
  • à la coactivité
  • au travail sur écran
  • au travail minutieux
  • aux travaux en lumière spécifique

5. RISQUES POUR LA SANTE

5.1. ACCIDENTS DU TRAVAIL

  • Chutes
  • Brûlures oculaires

5.2. MALADIES PROFESSIONNELLES

  • Tableau n°71 RG : Affections oculaires dues au rayonnement thermique
  • Tableau n°71 bis RG : Affections oculaires dues au rayonnement thermique associé aux poussières

5.3. AUTRES RISQUES

  • Céphalées
  • Fatigue
  • Cancer de la peau

6. SURVEILLANCE MEDICALE

6.1. REGLEMENTAIRE

Lorsque la chute aura entraîné une déclaration d'accident du travail et un arrêt de travail de plus de 8 jours, une visite médicale de reprise du travail devra être pratiquée.

6.1.1. VISITE MEDICALE

  • Visite à l'embauche puis tous les deux ans sauf activité spécifique
  • Eviction des femmes et des jeunes travailleurs de moins de 18 ans de certains postes à risques
  • Certificat de dérogation pour l'utilisation de machines dangereuses pour les apprentis

6.1.2. EXAMENS COMPLEMENTAIRES

  • Selon l'activité du salarié

6.1.3. VACCINATIONS

  • Selon l'activité du salarié

6.2. CONSEILLEE

6.2.1. VISITE MEDICALE

  • Interrogatoire ou questionnaire sur la qualité de l'éclairage et la fatigue ressentie, bilan clinique standard avec notamment étude de la fonction visuelle (acuité, champ visuel, vision crépusculaire, chromie selon les postes) et ostéotarticulaire

6.2.2. EXAMENS COMPLEMENTAIRES

  • Dépistage de la catarcte

6.2.3. VACCINATIONS

  • DTPolio selon les recommandations de l'OMS

6.3. SUIVI POST PROFESSIONNEL

  • Néant sauf risques spécifiques

6.4. DOSSIER MEDICAL

  • 10 ans minimum comme pour tous les dossiers, plus en cas de risques spécifiques.

7. RISQUES POUR L'ENVIRONNEMENT

7.1. POLLUTIONS

  • Pollution lumineuse de voisinage par reflets ou réverbération de certains immeubles en verre
  • Pollution chimique des lampes fluorescentes avec ou sans halogène qui contiennent du mercure et qui doivent être éliminées dans des circuits spécialisés

7.2. ACCIDENT, INCENDIE, EXPLOSION, BIOTERRORISME

  • Risque d'incendie et d'explosion dans les espaces clos avec présence de vapeurs inflammables d'où la nécessité d'un matériel d'éclairage adapté

7.3. AUTRES RISQUES

  • Néant

8. ACTIONS PREVENTIVES

8.1. PREVENTION TECHNIQUE COLLECTIVE

  • Prendre en compte la nature, la qualité et la quantité de lumière au moment de la conception des locaux (article R4223-4 du Code du travail)
  • Intégrer l'éclairage et éclairer convenablement les équipements de travail chaque fois que possible (article R4324-23 du Code du travail)
  • Adapter l'éclairage à l'environnement de travail afin d'éviter la fatigue visuelle
    • Par une lumière naturelle suffisante : (article R4223-3 du Code du travail)
    • Par un éclairage artificiel suffisant selon la tâche a effectuer (article R4223-5 du Code du travail). Les normes du code du travail sont des minima, mais les ergonomes conseillent des valeurs plus élevées
    • Par un rapport de luminance entre la zone de travail et l'éclairement général compris entre 1 et 5 (article R4223-6 du Code du travail)
    • Par une protection contre le rayonnement solaire directe (article R4223-7 du Code du travail)
    • Par un éclairage adapté pour un bon rendu des couleurs, pour éviter les éblouissements et les effets stroboscopiques (article R4223-8 du Code du travail)
  • S'assurer que l'installation évitera les effets thermiques et les risques de brûlures (article R4223-9 du Code du travail)
  • Rendre l'accès aux organes de commande d'éclairage facile avec voyants lumineux dans les locaux aveugles (article R4223-10 du Code du travail)
  • Rendre l'accès pour l'entretien facile (CT R 232-7-8)
  • Respecter les normes en vigueur et les règles de l'art pour assurer l'éclairage de sécurité (article R4227-14 du Code du travail)
  • Assurer l'entretien régulier du matériel d'éclairage (article R4223-11 du Code du travail)
  • Vérifier annuellement l'éclairage de sécurité et semestriellement les signaux lumineux de balisage
  • Tenir à jour le rapport de vérification et le registre de sécurité

8.2. FORMATION - INFORMATION - SENSIBILISATION

  • Formation à la sécurité relative à la circulation des personnes (article R4141-11 du Code du travail)
  • Formation à la sécurité relative à l'exécution de la tâche (articles R4141-13 et 4141-14 du Code du travail)
  • Formation sur la conduite à tenir en cas d'accident (article R231-37 du Code du travail)

8.3. PREVENTION INDIVIDUELLE

  • Ecran adapté, bien orienté pour le travail administratif (voir fiche travail sur écran) avec un niveau d'éclairement adapté à la tâche, à l'état visuel et à l'âge du sujet
  • Equipement de protection individuelle adapté (article R4323-95 à R4323-98 du Code du travail)
    • Lunettes appropriées (soudage, travaux extérieurs...)
    • Crème protectrice en cas de travail en plein soleil
    • Vêtements réfléchissants en cas de travail nocturne

9. REGLEMENTATION

9.1. TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES

  • Arrêté du 23 octobre 1984 relatif aux relevés photométriques sur les lieux de travail et aux conditions d'agrément des personnes et organismes pouvant procédés à ces contrôles
  • Décrets n° 83-721 et 83-722 du 2 août 1983 et circulaire du 11 avril 1984 du 11 mai 1987 sur l'éclairage, portant modification du code du travail
  • Article R4213-2 du Code du travail : Les bâtiments sont conçus et disposés de telle sorte que la lumière naturelle puisse être utilisée pour l'éclairage des locaux destinés à être affectés au travail, sauf dans les cas où la nature technique des activités s'y oppose.
  • Article R4213-3 du Code du travail : Les locaux destinés à être affectés au travail comportent à hauteur des yeux des baies transparentes donnant sur l'extérieur, sauf en cas d'incompatibilité avec la nature des activités envisagées.
  • Article R4213-1 du Code du travail :Le maître d'ouvrage conçoit et réalise les bâtiments et leurs aménagements de façon à ce qu'ils satisfassent aux règles d'éclairage prévues aux articles R.4223-2 à R.4223-11.
  • Voir aussi les textes concernant le travail sur écran

9.2. RECOMMANDATIONS - NORMES - ETIQUETAGE - SIGNALISATION

9.2.1. RECOMMANDATIONS DE LA CNAMTS

  • R 287 Travaux devant écran de visualisation. Protection du personnel

9.3.1. NORMES (AFNOR)

  • UTE C 71-110 concernant la sécurité des luminaires

10. BIBLIOGRAPHIE

11. ADRESSES UTILES

  • Association Française de l'Eclairage (AEF).

AUTEURS : Pierrette Trilhe (médecin du travail) (CMIE) (75)
DATE DE CREATION : Septembre 2006
DERNIERE MISE A JOUR : Septembre 2006

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